C O S M O S

C  O  S  M  O  S

vendredi 1 avril 2011

SHOOTING STARS

Premier avril, jour du poisson, ce n en fut pas un ce soir au Théâtre des Champs Elysées. Il faut passer très vite sur Petrouchka, vieillot et mal dansé. Seul Kirill Ermolenko a su tirer son épingle du jeu dans le rôle du Maure.
Entracte. Sylfides en 1909 : Chopiniana (!) Classique bien sûr mais dans toute sa perfection et dans des décors pas trop défraichis d'Alexandre Benois reconstitués par Anna Nejny, on voit apparaître vingt Noella Pontois  : les danseuses du théâtre "Les ballets du Kremlin". A Paris, elles seraient toutes étoiles. Et puis on pourrait dire la grâce de Margot Fonteyn chez Mariana Rijkina pour le prélude et la septième valse, l'habileté de deux Chauviré pour Alexandra Timofeïra et Angelina Vorontseva dans la mazurka et enfin une Hightower ressuscitée pour Natalia Balaknitcheva. Pour un peu on aurait cru assister au miracle des ballets du Marquis de Cuevas retrouvé, surtout avec la prestation, dont tous les adjectifs seraient trop faibles, avec l'apparition de Nikolaï Tsiskadirze star among stars dans le rôle du Jeune homme. La force d'un Noureev, plus la masticité du Giselle de Barychnikov (j'entends par masticité l'élégance non bruyante du retour au sol après un saut avec adhérence au plateau comme du mastic qu'on jette sur une vitre.) Il mouline les bras tel Fonteyn dans Sleeping Beauty. IL n'est pas le roc qu'était Noureev et il n'en a pas non plus l'arrogance mais tout son travail est sans faille aucune. Il saute haut (très haut), il virevolte vite (très vite) la ligne du corps est toujours parfaite de la ponte du chausson au bout des ongles qui terminent des mains parfaites, souples, certaines de leur puissance et de leur grande expressivité. Ses portés sont somptueux et il accompagne les doublés de jambes de sa partenaire au millimètre. Bref ce n'est pas une star mais un Tsar que ce Tsiskaridze qui part pour Londres recevoir les roses blanches d'un public qui comme ce soir à Paris lui fera un triomphe mérité.
La soirée  s'est terminée par les danses Polovtsiennes du Prince Igor où a brillé d'une maîtrise et d'une élégance exceptionnelles la "grande" Ilzé Liepa. Prima ballerina assoluta.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire